Sydney rit … avec Emile Mercier
Abstract
Profile of French-Australian cartoonist Emile Mercier
Date |
1949-08-05 |
Person |
Mercier, Emile |
Transcription |
Le journalisme mène & tout, à condition d’en sortir. . . C’est un bon vieux proverbe dont nous aimons nous souvenir particulièrement quand nous nous embarquons sur une piste imprévue. Ainsi, en grimpant sous le soleil généreux d’un beau matin les hauteurs de Bellevue Hill, nous ne savions pas encore qu’en retournant par le même chemin, nous serions plus riches d’une nouvelle expérience humaine, que nous aurions rencontré un des personnages les plus curieux que notre plume ait jamais décrit : le fameux caricaturiste franco-australien Emile Mercier. Comme sous leg toits de Paris. . • Dans un cadre de jolis jardins et de chemins soignés, où le calme re posant vous fait oublier l’épuisant tourbillon de la ville, la famille’ Mer cier jouit, semble-t-il, d’une vie heu reuse et stable . . . après des dizaines d’années de misère, de déceptions et d’angoisses. Bien que pris au dépourvu, M. Mercier nous ouvrit cordialement la porte. — Journaliste? Ah, entrez donc, c’est gentil . . . nous dit-il, tandis que nous plongions nos regards indiscrets dans tous les coins de son foyer. Et nous éclatâmes déjà d’un fou rire. — Quelles caricatures, pardi, là sur les murs, et sur la table! Mais dites donc, c’est un excellent moyen d’ac cueillir vos visiteurs, nous remarquâ mes. — Bien, vous savez, c’est tout de même mon métier. . . none Help Et M. Mercier nous conduit dans son petit atelier, où il vient justement de commencer une nouvelle carica ture. — Flora, we have a guest, s’écria-t il ensuite. Madame Mercier accourut. C’est une petite dame charmante, très af fairée ■ dans la cuisine, paraît-il, où son mari, d’ailleurs, aime passer une tonne partie de son temps. Et main tenant, passons au travail, nous les journalistes. — Donc, je voudrais bien écrire un “papier” sur vous, mais où com mencer? Peut-être voudrez-vous bien nous _ montrer votre collection, M. Mercier? nous denian&Lmea une ^h’efflfe* a* rirë^ déliât Ifs clntaines aux de M. Mercier, consacrés ites comédies . humaines de la otidienne. J ^ urd’hul célèbre, publiant ses ns” chani^ ip^ dans un grand de Syadéy, ‘”Emile Mercier à pourtant connu les épreuves am ères d’un artiste méconnu pendant au moins trente des quarante-huit ans dont il doublera justement le cap. le 10.,apût, v En .effet,4jlaJyj la formation ei la carrière d’Emile Mercier on trouve les hauts et les bas de la vie d’artiste . . . comme soub les toits de Paris. Esprit français on humour anglais? L’humour revêt toutes les formes : l’une fait appel à l’imagination, ou & l’intelligence; une autre frappe par sa naïveté, ou bien elle reste sèche, aigre et mord dans le vif. Calédonien de naissance, Emile Mercier hérita de ses parents ces qualités d’irople, de réalisme et de pertinence qui sont une des facettes de l’esprit français. Il a pris pour sujets la vie des foules, de “l’homme de la rue”, des gens du peuple, des chauffeurs de taxi, des percepteurs de taxes, des propriétaires d’immeubles, des bons et mauvais voisins et de tous les autres person nages qu’on voit & chaque pas, si l’on ouvre les yeuà.. . Et pourtant, il lui a fallu des di zaines d’années pour arriver avec son style, à s’ouvrir le chemin qui l’a finalement conduit au sommet de sa carrière. Peut-être la raison en était elle que son humour tomba sur un sol peu accoutumé & cette manière de voir. Lentement, très lentement Emile Mercier, tout en restant fidèle à son esprit ironique, parvint & s’affirmer devant, les éditeurs locaux, qui, jusqu’alors, ne connaissaient que les dessins des artistes australiens et hésitaient à lancer une nouvelle éto; ; En effet, les premières tentativ. d’Emile Mercier pour se tailler un petite place d’artiste sous le so:, australien datent de 1919, époqut laquelle il quitta sa ville natale u Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, , s’embarqua pour Sydney, Arrivé , cette glande métropole, il ne conn que des déceptions. Ni le “Bulletin ni le “Smith’s Weekly”, ni le “Aussi, ne s’intéressaient à ses caricatui. Et pourtant, il nous semfile quY reflètent le même esprit qui conduis il y a de nombreuses décades, I*;, Daumler à la célébrité. Misère, Emile Mercier dut gagner sa \ ., avec ou sans les caricatures; et pu son premier gagne-pain, il prit un emploi de commis dans une mai.-. : de commerce qui lui paya le sala; royal d’une livre, soit vingt pauvi. shillings, par semaine. Ce n’ qu’après des années que Mon réussit & vendre une caricature, lui apporta immédiatement d< livres. Une autre réussite fut timbre qu’il dessina pour la Nouvel Calédonie, et qui resta en circulât: de 1925 jusqu’en 1910. Malgré la misère, Mercier s’obst,: dans sa singulière carrière d’arts français méconnu par ses collêm, australiens. Il vécut pendant l<>n temps dans les quartiers pauvr. dans les “slums” de Sydney où trouvait son inspiration, plutôt que retourner à la maison et particip aux affaires de sa famille. Il viw, péniblement au jour le jour, dessinai/, dessinant, dessinant. . . La chance sembla lui souri:, lorsqu’une agence de publicité ren gagea pour cfessiner des réclama commerciales. Il gagnait alors cin , livres par semaine, mais n’en fut in satisfait. Il n’aimait pas l’art com mercial, dicté par toute autre cho que l’inspiration artistique. Aussi quitta-t-il son emploi pour regagna la vie, libre mais difficile, du bohèno Il rêvait toujours de conquérir, finale ment, toute l’Australie et le monde. Des années passèrent. Il joignïi une troupe de théâtre à Newtown, mais sans aucun succès pécuniaii’ Puis il s’installa dans un studio, n devint le centre de toute une ban.! d’artistes comme lui, et vécut virtuel lement sans rien faire . , . sauf frap per à la porte de tous les journaux de la ville. Ce n’est qu’en 1939 qu’un1 de ces portes, celle du quotidien
soir “The Mirror”, qui publie aussi 1périodique “Truth”, s’entr’ouvrit. Mei – cier fut engagé . . . mais pas pou: longtemps. Les éditeurs n’appréciais: (Suite à lu-page 5) none Help Continued on Page 5Scroll to previous page none Help (&ufte de la page 4.) |ii.;nt son talent original, essayaient di’ lui donner des instructions, qu’il < voulait pas exécuter. . . Fortune. Comme dans un roman, la fortune vint d’un coup. Soudainement Emile Mercier devint une célébrité, ap plaudie par le public entier. C’était 1945. Un quotidien de Sydney, The Sun”, accepta une caricature intitulée “To-day” (ce qui se passe aujourd’hui). Mercier démontrait, à travers les personnages de sa plume, les expériences de la vie quotidienne, vues sous l’angle humoristique. La comédie était dans la rue, parmi les petites gens qu’il rencontrait en se promenant. Pas de politique, pas de piands problèmes. Le coût de la vie, loyer, les sports, la nourriture, tout qui intéresse les 80% de la popu lation, voilà la source à laquelle Emile Mercier puisait. Et ses propres (preuves rapportaient enfin. Durant la guerre, 11 voulut bien créer pour le “Courrier Australien” une série de dessins comiques il lustrant les aventures et mésaventures le LABRONCHYTE et BOULENBOI, français combattants. Cette série connut un grand succès auprès des teurs de la Page des Jeunes. Aujourd’hui, les “cartoons” d’Emile -Mercier se vendent par milliers, et sa fameuse rubrique “To-day” parait’ chaque jour sur le page centrale du ‘”Sun”, Non seulement les adultes lient avec lui; 11 Illustre aussi des livres pour enfants, dont les éditions sont vite épuisées. Emile Mercier est l’heureux père de ux grands garçons. Il nous dit, en songeant à sa propre jeunesse : Voyez-vous, le plus grand plaisir ri et Denis ces terribles années que j’ai du traverser avant d’être enfin à la Page! – |
Subject | |
Category | |
Publisher |
Le Courier Australien |
Keywords |
Humour |
Current holder | |
Country of origin | |
Language | |
Period of reference |
1949 |
File |
Mercier cartoons Mercier Cartoons 2 Mercier cartoons 3 Mercier cartoons 4 Mercier cartoons 5 |
Place of Publication |
Sydney |
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